Méditation et comptemplation

Méditation et comptemplation

Des images comme support

  • Transpercée comme le coté de Jésus. La Croix plantée sur le Golgotha pour la Crucifixion de Jésus, a depuis ce jour, porté beaucoup de fruit. Ces fruits sont ceux de l’Arbre de Vie : fruits pour toutes saisons, fruits pour tous les temps, fruits abondants et généreux. Ces fruits sont ces œuvres que beaucoup ont réalisées et réalisent aujourd’hui encore en suivant l’enseignement du Christ : « aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé ». Cet Amour a pour référence ce que Jésus a affirme avec force et douceur : « il n’y a pas de plus grand Amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». L’Amour tel que Jésus nous l’enseigne, n’est pas une idéologie, une simple idée à défendre pour fonder un lobby, un parti, en quête de pouvoir pour imposer un style ou une civilisation à une société d’une époque. L’Amour selon Jésus est la Condition Humaine Essentielle qu’il faut défendre. Dire cela peut paraître insensé, car il y a d’autres conditions humaines et des droits de l’homme qui pourraient paraître plus importants et plus urgents. Cependant ce que l’on déduit de l’enseignement de Jésus, pour lequel Il va donner sa vie, c’est que tout droit de l’homme est légitime, toute condition humaine est à défendre parce qu’ils ne trouvent raison qu’en Amour. L’Amour est la condition ultime de toute relation humaine, juste et véritable donnant à l’homme sa dignité-d’homme élevé au rang d’enfant de Dieu à son image et ressemblance. Si l’enseignement de Jésus n’avait pas cette dimension, et si ceux qui l’ont condamné ne l’avaient pas perçu ainsi, Jésus n’aurait pas mérité la mort suite à un procès aussi rapide et bâclé. Son enseignement ne pouvait que déranger toute autorité, religieuse ou impériale ou civile, puisque toute autorité et toute loi ne tiennent pas devant cet absolu qu’Il enseigne, qui est l’Amour – elles sont relayées au rang du relatif et du secondaire. L’Amour est la condition Humaine selon ce que Jésus révèle, parce que c’est la condition de Dieu Lui-Même. Cet enseignement ne pouvait supporter aucune contradiction - comment contredire La Vérité ? Il n’affirme pas une idéologie pour justifier des structures humaines, mais cet enseignement ne fait qu’affirmer le propre de l’Homme : l’Homme est capable de l’Amour parce que capable de Dieu (capacité Deï), il est aimé de Dieu et « conçu » pour Aimer. Cet Amour n’est pas un simple mode de vie, mais bien plus, c’est son âme pour l’homme, au sens de ce qui peut animer sa vie – telle qu’elle est révélée, « à l’image et ressemblance » de Dieu. Jésus n’attendait pas de ses disciples, qu’ils deviennent des militants de Dieu et porteur de telle ou telle cause ! Il leur demande de vivre l’Amour, autrement dit de vivre Dieu - le Père et Lui-même le Fils par son Esprit - qui veut demeurer, habiter en chacun d’eux. C’est tout le sens de son enseignement dans L’évangile selon Saint Jean (14 à 17), et Jésus leur dit que cela sera possible avec son Esprit – qui donnera et l’intelligence et la force de vivre cet Amour. Aimer selon cet enseignement c’est agir ou plutôt œuvrer d’Amour en prenant soin de celui qui nous est semblable, comme Dieu lui-même prend soin de l’Homme – en commençant par lui donner la vie, en commençant par le créer. La Croix de Jésus plantée sur le Golgotha a été plantée par les chrétiens aux quatre coins du monde, pour manifester et révéler l’Amour, révélé cet Amour là, aux hommes. Plantée partout, pour révéler cet Amour tel que Jésus révèle l’Amour de Dieu pour l’humanité, Amour dont Dieu en a fait une condition humaine. Aujourd’hui beaucoup n’y perçoivent que provocation et prosélytisme ; c’est dommage qu’elle puisse attirer la haine. La Croix indique par ses quatre branches, le ciel, la terre, l’orient et l’occident : Amour qui part de Dieu, donné par Dieu, et que l’homme fait remonter vers Dieu. Amour qui embrasse l’humanité lorsque chacun se montre capable de vivre comme Jésus demande dans son commandement de l’Amour : « c’est de vous aimer les uns les autre comme je vous ai aimé ». Son centre indique le cœur même de cet Amour capable dans sa fragilité de résister à toutes blessures et toute forme de haine. Pour ce Samedi-Saint l’image que nous contemplons, est cette croix criblée de balles, dans un pays où des chrétiens ont été persécutés. Elle montre les blessures d’une haine qui a déferlé. Elle se dresse aujourd’hui comme l’étendard de la l’Amour résistant à toute guerre et violence humaine. Mais elle crie aussi la souffrance et la mort de ceux dont le corps a été déchiqueté par la violence de ces munitions. Comme le corps de Jésus lui-même fut déchiqueté sur le chemin de la crucifixion et son coté transpercé sur la Croix. Cette croix criblée de balles vient nous dire que l’Amour donné et enseigné par Jésus, n’a pas encore atteint tous les cœurs. Elle vient aussi nous rappeler que chaque jour, de nombreuses personnes sont criblées de telles balles - comme beaucoup de personnes qui vivaient autour de cette Croix - elle était posée sur le dôme d’une église qui les rassemblait pour célébrer le Mystère de L’Amour du Christ et pour recevoir l’enseignement de cet Amour. On peut imaginer, en la voyant, comment la violence des armes peut déchirer, déchiqueter les corps de simples gens.  Combien d’enfants, de vieillard, d'hommes er de femmes de tous les âges, soldat ou pas, et de toute culture ou religions, deviennent chaque jour la cible de tant de haines. Ils sont les otages des chantages de puissants corrompus avides de pouvoir et de la toute-puissance. Comment faire cesser cette haine et cette insouciance ? Comment contrer les fabricants et marchands d’armes, et ceux qui les achètent pour les distribuer ? Ils distribuent ce qui devient un danger et eux, ils sont surprotégés ! Ils tiennent un discours de Paix, s’autoproclame promoteurs de Paix devant des peuples, mais dans les arrières boutiques ils négocient la vente de leurs armes de toute sorte. Certains vont parfois jusqu’à justifier l’équilibre de l’économie par le marché de la guerre. Quelle économie, peut s’autoriser de telles actes et de telles attitudes ? Cette Croix criblée de balles symbolise qu’aujourd’hui encore, beaucoup en veulent toujours à l’Amour et veulent tuer l’Amour - sciemment ou inconsciemment, aveuglés par la soif, qui est l’opposée de la soif de Jésus sur la croix. La Croix du Christ, le Sauveur, est la porte d’entrée pour accéder à l’Amour et elle est une force pour porter l’Amour – porter cet Amour aux hommes. Cet Amour, n’est pas sa cause ! C’est bien plus : c’est Jésus Lui-Même venu pour Sauver les hommes et l’humanité en offrant l’Amour. A découvrir : La prière du Pape François lors du Chemin de Croix au Colisée – Méditation avec les Jeunes de Rome. 30/03/18 Seigneur Jésus, notre regard est dirigé vers toi, pleine de honte, de repentir et d’espérance. Face à ton suprême amour nous envahit la honte pour t’avoir laissé seul à souffrir pour nos péchés : la honte pour s’être échappé face à l’épreuve, même en ayant dit des milliers de fois : «même s’ils t’abandonnent tous, moi, je ne t’abandonnerai jamais» ; la honte d’avoir choisi Barabbas et non pas toi, le pouvoir et non pas toi, l’apparence et non pas toi, le dieu argent et non pas toi, la mondanité et non pas l’éternité ; la honte pour t’avoir tenté avec la bouche et avec le cœur, chaque fois que nous nous sommes trouvés devant une épreuve, en te disant : «Si tu es le messie, sauve-nous, et nous croirons !» ; La honte parce que de nombreuses personnes, et même certains de tes ministres se sont laissés piéger par l’ambition et par la vaine gloire, en perdant leur dignité et leur premier amour ; la honte parce que nos générations sont en train de laisser aux jeunes un monde fracturé par les divisions et par les guerres : un monde dévoré par l’égoïsme et où les jeunes, les petits, les malades, les anciens sont marginalisés ; la honte d’avoir perdu la honte; Seigneur Jésus, donne-nous toujours la grâce de la sainte honte ! Notre regard est plein aussi d’une repentir qui, face à ton silence éloquent, supplie ta miséricorde : le repentir qui germe de la certitude que toi seul peux nous sauver, toi seul peux nous guérir de notre lèpre de haine, d’égoïsme, de superbe, d’avidité, de vengeance, de cupidité, d’idolâtrie, toi seul peux nous embrasser en nous redonnant la dignité filiale et te réjouir pour notre retour à la maison, à la vie ; le repentir qui éclot du fait de ressentir notre petitesse, notre néant, notre vanité et qui se laisse caresser par ton invitation suave et puissante à la conversion ; le repentir de David qui depuis l’abysse de sa misère retrouve en toi son unique force ; le repentir qui nait de notre honte, qui nait de la certitude que notre cœur restera toujours inquiet tant qu’il ne trouve pas en toi son unique source de plénitude et de tranquillité ; le repentir de Pierre qui, en rencontrant ton regard a pleuré amèrement pour t’avoir nié devant les hommes. Seigneur Jésus, donne-nous la grâce du saint repentir ! Face à ta suprême majesté s’allume, dans les ténèbres de notre désespoir, l’étincelle de l’espérance pour que nous sachions que ton unique mesure pour nous aimer est celle de nous aimer sans mesure ; l’espérance, parce que ton message continue à inspirer, encore aujourd’hui, de nombreuses personnes et peuples pour lesquels seul le bien peut vaincre le mal et la méchanceté, seul le pardon peut abattre la rancœur et la vengeance, seule l’étreinte fraternelle peut dissiper l’hostilité et la peur de l’autre ; l’espérance parce que ton sacrifice continue, encore aujourd’hui, à diffuser le parfum de l’amour divin qui caresse les cœurs de tellement de jeunes qui continuent à te consacrer leurs vies, en devenant des exemples vivants de charité et de gratuité dans notre monde dévoré par la logique du profit et du gain facile ; l’espérance parce que de nombreux missionnaires continuent , encore aujourd’hui, à défier la conscience endormie de l’humanité en risquant leur vie pour te servir dans les pauvres, dans les écartés, dans les immigrés, dans les invisibles, dans les exploités, dans les affamés et dans les prisonniers ; l’espérance parce que ton Église, sainte et faite de pécheurs, continue, encore aujourd’hui, malgré toutes les tentatives pour la discréditer, à être une lumière qui illumine, encourage, soulage et témoigne de ton amour illimité pour l’humanité, un modèle d’altruisme, une arche de salut et une source de certitude et de vérité ; l’espérance parce que de ta croix, fruit de l’avidité et de la lâcheté de nombreux docteurs de la Loi et d’hypocrites, est jaillie la Résurrection en transformant les ténèbres de la tombe en la lueur de l’aube du Dimanche sans crépuscule, en nous enseignant que ton amour est notre espérance. Seigneur Jésus, donne-nous toujours la grâce de la sainte espérance ! Aide-nous Fils de l’homme, à nous dépouiller de l’arrogance du larron placé à ta gauche et des myopes et des corrompus, qui ont vu en toi une opportunité à exploiter, un condamné à critiquer, un perdant à tourner en dérision, une autre occasion pour faire porter sur les autres, et même sur Dieu, nos propres fautes. Nous te demandons au contraire, Fils de Dieu, de nous faire ressembler au bon larron qui t’a regardé avec des yeux pleins de honte, de repentir et d’espérance ; qui, avec les yeux de la foi, a vu dans ton apparente défaite la divine victoire, et s’est ainsi agenouillé face à ta miséricorde et a volé le paradis avec honnêteté ! Amen ! »

  • Suspendu sur La Croix, les mains et les pieds transpercés par les clous, le corps baigné de sang, sur la tête la couronne d’épines, Jésus s’épuise.

    Quelques Paroles précieuses sortent de sa bouche au rythme de ses derniers souffles. Ces Paroles gardent pourtant toute la force de son Amour qui jaillit de son cœur qui sera bientôt transpercé. Les voici pour nous : elles viennent raisonner dans notre cœur pour rejoindre l’intimité de notre foi. Les voici qui viennent aujourd’hui encore s’adresser au monde. Première parole: Luc 23:34 « Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu'ils font. » 2ème parole: Luc 23:43 « Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. » 3ème parole: Jean 19: 26-27 Jésus voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, il dit à sa mère : « Femme, voici ton fils ». Puis il dit au disciple: « Voici ta mère ». 4ème parole: Matthieu 27:46 « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné? » 5ème parole : Jean 19:28 « J'ai soif » 6ème parole : Jean 19: 30 « Tout est accompli. » 7ème parole: Luc 23:46 « Père, je remets mon esprit entre tes mains. »

  • L'image du jour est une vidéo :

    c’est l’hommage rendu au Colonel Arnaud Beltrame et aux victimes des attentats de Carcassonne à Trèbes, qui a eu lieu à Champ Fleury ce mercredi 28 mars 2018. Tous sont dans l’admiration et la reconnaissance du dévouement du gendarme, lorsqu’il a choisi de prendre la place d’une otage - ce qui lui a coûté la vie. Beaucoup ont qualifié ce geste comme « Christique » - autrement dit à celui qui donne sa vie pour les autres. Comparable au Christ lui-même qui donne ce sens à sa Passion et à sa Croix. C’est la Parole du Christ que nous entendrons lors de la veillée après la Cène du Jeudi Saint (lecture des chapitres 14 à 17 de l’Evangile selon Saint Jean) : « Nul n’a d’amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu’il aime » (Jn 15, 13). Le drame qui a ravis la vie à Arnaud Beltrame ne peut-être récupéré par personne. C’est un don qu’il a fait de lui-même en encourant ce risque. Ce don a été fait à l’otage qui a été libérée, et ce don est fait à l’humanité entière. Il provoque particulièrement l’admiration des chrétiens - la pape lui-même l’a souligné. Monseigneur Aubry a salué sa mémoire en tant que chrétien lors de l’hommage. Ce geste au coeur de ce drame devient un cri pour la Paix. Cet hommage fait prendre aussi conscience qu’il y a de tant de personnes qui chaque jour donnent leur vie ou risquent leur vie pour les autres - pour des personnes qu’ils ne connaissent même pas - que ce soit dans leur métier ou dans la mise à disposition de leur temps. Le don et la gratuité sont poussés jusqu’au plus haut point. Cela ne peut qu’obliquer la reconnaissance. En célébrant les fêtes pascales, ce Commandement Nouveau du Christ résonnera plus fort dans le coeur des chrétiens. Le mémorial de la Passion du Christ et de sa Croix sera rempli de visages de ces personnes, qui ont données leur vie et qui donnent leur vie encore aujourd’hui. C’est la définition de l’Amour à son plus haut niveau selon Jésus Christ. C’est un élan, un chemin qui ne peut que faire grandir l’humanité dans une conscience que cet amour lui est inspiré par Celui qui ne fait que donner et se donner : dans un don comme Créateur, dans un don comme Rédempteur, dans un don source de Paix et de Réconciliation.


  • « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13, 34-35) Cette parole est donnée aux disciples par Jésus après leur avoir lavé les pieds. Elle a pris encore plus de sens après ce geste inattendu de Jésus, même si dans la tradition, l’accueil des convives commençait par le lavement des pieds. Pierre, à qui Jésus tend le pied dans cette image reste récalcitrant. Jésus lui tient le pied au dessus du bassin dans lequel on voit que l’eau s’est déjà colorée de la poussière des pieds des autres disciples. Ces derniers de leur côté s’interrogent encore de ce qui se passe : pourquoi le maître fait-il cela ? « Vous le comprendrez plus tard » leur dira Jésus en leur donnant aussi cette parole du commandement nouveau, « aimez vous les uns les autres ». Ce commandement vient d’être illustré et montré en exemple à cette table pascale - du dernier repas de Jésus avec ces disciples. Comme je vous ai aimé, dit il, aimez vous les uns les autres. Cette précision renforce ce qu’il leur avait dit quelques secondes avant : « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » Ce geste précis, laver les pieds, va prendre beaucoup de sens pour les chrétiens après qu’il fut ainsi solennisé par Jésus lors de la Cène. Il va demeurer comme symbole de l’accueil. Et accueillir son prochain, c’est lui montrer son amour sous le sens de Charité. Il a pour contraire le rejet, le mépris, alors que Dieu prescrit l’accueil de l’étranger. L’accueil, l’hospitalité d’Abraham est un élément clé dans l’histoire du peuple de Dieu. Cela lui a été récompensé d’une descendance par les trois étrangers à qui il avait proposé de se reposer chez lui sous le chêne de Mambré. Ce geste du lavement des pieds puisait son sens spirituel dans cet exemple d’Abraham. Autre sens - Jésus, lavant les pieds de ses disciples, ouvrait ainsi pour eux l’accès au repas de la Nouvelle Alliance. On peut aussi comprendre la gêne des disciples : comment le maître peut il prendre la place du serviteur qui est normalement celui à qui cette charge de laver les pieds des invités est confiée ? Pour Jésus, accueillir, n’est pas faire accueillir ceux que l’on accueille par d’autres. Il s’agit d’accueillir en prenant soi-même le tablier. Et c’est peut-être cela qui dérange beaucoup Pierre. Comment ! Toi Seigneur me laver les pieds ? Et Jésus lui demandera de l’accepter et de comprendre plus tard. Peut-être se doute t-il s’il aura cette place à prendre lorsque le maître lui confiera le troupeau. Il ne lui promettrait donc pas la première place, mais celle du serviteur ? Ce que l’on comprendra, c’est que Jésus, que les disciples eux-mêmes appelaient « Maître » s’est abaissé au rang de serviteur et d’esclave. Et lors de ce repas à partir de ce rang qu’il s’est choisi et qu’il a manifesté par ce geste du lavement des pieds, il va inaugurer une relation nouvelle avec ses disciples : « Je ne vous appelle plus serviteur. Je vous appelle mes amis ». La relation type de l’évangélique, la relation avec son prochain selon Jésus, est celle de l’Amitié. Amitié qui se nommera avec des termes que les disciples vont utiliser pour s’adresser aux uns et aux autres, on peut le voir dans les Actes des Apôtres ou dans les épîtres apostoliques : « frères » ou « mes bien-aimés ». Les salutations et les relations les uns aux autres témoignent d’une grande attention. Est-il encore possible pour les chrétiens de vivre réellement cette relation voulue, souhaitée, élevée au rang du Commandement Nouveau - par Jésus ? Pas seulement dans le cadre d’un microcosme de personnes qui se seraient choisis et qui partagent les mêmes affinités pour l’Evangile - mais à l’échelle de toute la vie et du monde ? C’est trop pour un seul homme ! Peut-être ! Mais c’est sans doute possible lorsque l’on comprend que c’est le « mode-Eglise », c’est-à-dire que chaque chrétien peut le vivre concrètement en ayant conscience qu’il le réalise au cœur de l’Eglise à qui le Christ à confié de vivre ce commandement nouveau. « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Cet Amour commence en prenant soin des uns et des autres, à commencer même par les pieds - pour que personne ne reste sur le bord du chemin , sur le bord de la vie. C’est le témoignage de la rencontre du Christ que nous pouvons tous donner.

  • « Tout est accomplit », c’est aussi une des sept Paroles de Jésus en Croix. L’image du jour est l’élément central à la base du bas relief du portail du Jugement Dernier de la cathédrale de Bazas dans le sud ouest de la France qui représente Saint Jean le Baptiste. Il désigne avec ses doigts de la main droite le plateau qu’il tient avec sa main gauche dans lequel se trouve l’offrande de l’Alliance Nouvelle : « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». C’est ainsi qu’il a présenté Jésus à ses disciples et à la foule qui était venu le voir au Jourdain. Du haut de La Croix, Jésus prononcera cette Parole : « Tout est accomplit ». C’est l’offrande de sa vie ou plutôt de Tout-Lui-même comme l’agneau pour la Nouvelle Pâques qu’Il est venu célébrer pour toute l’humanité. Ainsi Jésus devient l’offrande parfaite qui plaît au Père. Il a donné sa vie pour sauver les hommes et l’humanité en même temps. Il devient le Sauveur et aussi le Juste-Juge. Le portail d’entrée de cette cathédrale représente une page de théologie de « jugement dernier ». Au centre se trouve Jésus qui est le Juge. Ses mains sont levées comme pour bénir, et non pour accabler. « Venez les bénis de mon Père, recevez l’héritage que j’ai préparé pour vous »... car j’avais faim, j’avais soif, j’étais nu, malade, en prison.... vous êtes venus à moi.. « ce que vous avez fait aux plus petits qui sont mes frères c’est à moi que vous l’avez fait ». C’est le Code du commandement nouveau, le Code de la Miséricorde, l’Evangile, qui est la référence. Du haut de la Croix c’est le Juste Juge qui accomplit les écritures et qui se montre comme celui qui donne sa vie pour que personne ne se perde. Un juge qui ne vient pas pour condamner, mais au contraire qui reçoit et donne la Miséricorde du Père. La Miséricorde devient le Code du Salut : tous seront jugés de l’Amour qu’ils auront les uns pour les autres. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». Jésus sur la Croix donne sa vie, - silencieux et fragile - comme l’agneau. Il l’a donne pour chacun d’entre-nous, pour tous les hommes. Désormais, tout s’accomplit, « Tout est accomplit » comme annoncé dans les écritures, la promesse de la Nouvelle Alliance - pour le salut des hommes et le salut du Monde.

  • Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font - Luc 23, versé 34. (Premiere Parole du Christ en Croix)

    Cette peinture de la Crucifixion se trouve dans la Cathédrale de l’Eglise Chrétienne Arménienne de Ispahan - en Iran. Elle fait partie des rares églises du Pays. En cette Semaine Sainte nous portons dans notre prière les chrétiens des églises d’Orient, et pour la Paix dans tous les pays du Moyen Orient.

  • Le Crucifix de la cathédrale de Lucques

    c'est un crucifix de bois de cèdre sculpté. Chose remarquable, il est attribué à saint Nicodème. Il contiendrait des reliques saintes de la crucifixion aux vertus miraculeuses. Ce crucifix est précieusement exposé dans la Cathédrale de la ville de Lucques, en Italie, dans la région de Pise. Il aurait été ramené de Judée. Nicodème, lui, était devenu disciple de Jésus, tout pharisien qu’il était. Il est venu de nuit rencontrer Jésus. C’est à lui que Jésus fit cette réponse à son interrogation au sujet du Royaume de Dieu : « à moins de naître d’eau et de l’Esprit, personne ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui naît d’une naissance naturelle, c’est la vie humaine naturelle. Ce qui naît de l’Esprit est animé par l’Esprit. Ne sois donc pas surpris si je t’ai dit : Il vous faut renaître d’en haut. Le vent souffle où il veut, tu en entends le bruit, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour quiconque est né de l’Esprit. » Cette parole adressée à Nicodème nous entraine déjà dans la contemplation du Mystère du bapteme et à la nuit de Pâques. Nicodème est aussi le disciple présent au jour de la crucifixion qui avait aidé Joseph d’Arimathie à ensevelir Jésus. C’est ce que nous retrouvons dans la lecture de la Passion le dimanche des Rameaux et le Vendredi Saint. Selon la légende, Nicodème aurait fabriqué plusieurs effigies du Christ en croix, et qui seraient classés parmi les images acheiropoïètes - autrement dit dont la face est non faite de main d’homme - ou faite par la main d’un ange. Ce Crucifix ne serait qu'une copie de « l'original », ramené de Judée par un évêque de la ville de Lucques au viiie siècle.

Posté le : 23/03/2018

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