« la Vraie Fraternité », c’est l’expression de Mère Marie Madeleine de la Croix, fondatrice des Filles de Marie, qui a voulu contribuer à construire la Paix dans notre Ile du milieu du XIXème Siècle, au cœur du grand défi de la société : celui de la réconciliation, en fondant ses communautés de soeurs pour soigner les blessures de la déshumanisation de son temps, l’esclavage qui a sévi dans le monde.
Aujourd’hui, au XXIème siècle, le Pape François nous rappelle l’urgence d’une Fraternité Universelle pour notre monde, dans son encyclique « Fratelli Tutti », pour rompre avec les logiques de déshumanisation qui s’inscrivent même dans les institutions. Celles-ci, pourtant, ne devraient avoir d’autre but que de garantir la vie, la liberté, en un mot, l’Homme qui aspire à la Paix et à la béatitude.
Voici une de ses réflexions :
« Cela n’est pas surprenant si nous considérons l’absence d’horizons à même de nous unir, car ce qui tombe en ruine dans toute guerre, c’est « le projet même de fraternité inscrit dans la vocation de la famille humaine » ; c’est pourquoi « toute situation de menace alimente le manque de confiance et le repli sur soi ». Ainsi, notre monde progresse dans une dichotomie privée de sens, avec la prétention de « garantir la stabilité et la paix sur la base d’une fausse sécurité soutenue par une mentalité de crainte et de méfiance » (Fratelli Tutti N°26 - « Tous frères..et soeurs »).
Le Pape François met aussi en garde contre les réalités qu’engendrent les systèmes alimentés par un monde dans une logique de fraternité falsifié ou en décomposition :
« La solitude, les peurs et l’insécurité de tant de personnes qui se sentent abandonnées par le système, créent un terrain fertile pour les groupes mafieux. Ils s’affirment, en effet, en se présentant comme les ‘‘protecteurs des oubliés’’, souvent grâce à diverses aides, alors qu’ils poursuivent leurs intérêts criminels. Il existe une pédagogie typiquement mafieuse qui, avec une fausse mystique communautaire, crée des liens de dépendance et de subordination dont il est très difficile de se libérer ».
Alors, comment aller de l’avant, comment se relever ?
A la lumière de l’Evangile, nous pouvons percevoir le chemin :
L’heure ne doit pas être au découragement, mais à l’Espérance,
L’heure ne doit pas être à l’incompréhension, mais au discernement,
L’heure ne doit pas être à la colère ou à la haine, mais à l’audace de la Paix,
L’heure n’est pas à l’angoisse, mais à la compassion,
L’heure n’est pas au décompte et aux statistiques, mais à retrouver le cœur même de notre Humanité sauvée par le Ressuscité en passant par le chemin du Pardon et de la Solidarité de Charité. Autrement dit, l’heure est à la vraie Conversion Fraternelle.